

CRITIQUE
Simetierre : Il y a parfois pire que la mort – La Critique
“Il y a parfois pire que la mort”
Répondons tout de suite à l’inquiétude de beaucoup : cette adaptation du maître de l’horreur Stephen King fera partie des bons films inspirés par l’auteur. Et précisons un bon film, en lui-même. Je ne le jugerais pas en tant qu’adaptation du roman (Simetierre faisant parti des rares que je n’ai pas lu de l’auteur).
Le sous-titre résume bien la question morale que nous taraude Simetierre. La vision que nous portons sur la mort. Notre rapport avec celle-ci y est donc représenté dans un spectre assez large avec : la peur, qu’elle soit pour soit même ou les êtres chers, le dénie, la culpabilité, l’acceptation ou non etc… Il fait partie de ces films plaisants qui, si on le souhaite, ne s’arrête pas au simple divertissement et pousse à l’introspection. Qu’aurions nous fait, jusqu’où irions-nous et pourquoi.
La réflexion est d’autant plus riche que l’écriture des personnages et le jeu des acteurs fonctionnent très bien. Le couple Jason Clarke (La malédiction Winchester, La planète des singes : L’affrontement final) et Amy Seimetz offre déjà une dualité philosophique entre religion et science convaincante et sans lourdeur. Mais la petite perle de Simetierre reste la prestation de la petite Laurence qui risque de vous marquer.
“Il y a quelque chose de puissant qui vous appelle ici”
Mais que serait un bon film d’horreur sans une bonne atmosphère ? C’est réussi, la forêt et le cimetière prennent autant corps que des personnages. Les cauchemars et souvenirs prennent tellement corps qu’on a du mal à différencier le surnaturel, de l’aliénation possible des protagonistes. Toutefois les réalisateurs de Simetierre utilisent parfois quelques facilités comme les jumpscares, sans en abuser tout de même.
“Ceux qui reviennent ne sont plus les mêmes”

Un tout petit comparatif pour ceux qui ont déjà vu l’adaptation de 1989. Il y a forcément beaucoup d’élément commun, surtout sur la première moitié du film Simetierre. Pourtant cela reste agréable à voir car les longueurs ont été enlevé au profit d’un approfondissement des éléments de l’histoire. On en apprend plus sur l’origine du Pet Simatary, sa dimension occulte et les personnages en général. Si le gamin du premier vous a fait faire quelques cauchemars, ici aussi certaines scènes vont vous marquer. Enfin, ils ont quand même fait l’effort de changer certaines choses, surtout sur la seconde moitié. Et ça fonctionne bien. Donc vous pouvez vous attendre à quelques surprises tout en restant cohérent avec l’histoire.
Conclusion : C’est un bon film d’horreur sans trop de prétention. Honnête dans ce qui propose avec en plus cette dimension d’introspection. Enfin il est appréciable qu’il donne sa propre vision à cette histoire lui donnant un intérêt propre plutôt que d’avoir une simple version actualisée de la version de 1989.
Jean François Thibaut